Document 1Les trois possibilités pour rejoindre la métropole au départ de Mayotte

Document 2Le mécontentement de la population

« L’île de Mayotte, dans l’océan Indien, à 8 000 kilomètres de Paris, est paralysée par une grève générale. Les principaux axes routiers sont bloqués par des barrages qui ralentissent l’activité économique, vident les supermarchés et perturbent la tenue de certains examens. Des émeutes ont éclaté dans le chef-lieu mahorais.

Le mouvement réclame l’“égalité réelle” entre Mayotte et la métropole. L’île a choisi de rester française et est officiellement devenue le 101^e département français en 2011. Toutefois, elle ne jouit pas encore totalement des mêmes droits que les autres territoires français.

Un rapport du député V. Lurel pointe le manque de routes, de production d’énergie ou d’établissements scolaires. Le chômage touche 19 % de la population active et 27 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. L’indice de développement humain (IDH), qui regroupe des indicateurs de richesse, d’éducation et de santé, place Mayotte à la 107^e position alors que la France est 20^e.

Mayotte est confrontée à une très forte immigration clandestine. Les migrants arrivent des autres îles des Comores dans des barques de pêcheur au prix de naufrages fréquents. De nombreuses femmes enceintes tentent la traversée. Ces dernières espèrent accoucher à Mayotte pour que leur enfant soit Français. La maternité de Mamoudzou1, avec douze mille naissances par an, détient le record d’Europe : 70 % de ces naissances sont le fait de femmes en situation irrégulière. Le nombre de clandestins est par définition difficile à estimer, mais il se compte en dizaines de milliers. “À cause de l’immigration clandestine, Mayotte compte environ six mille mineurs isolés, non scolarisés, qui doivent se débrouiller tout seuls”, explique le rédacteur en chef de Mayotte Hebdo. On peut penser qu’ils font partie des jeunes qui ont provoqué les émeutes… ».

D’après un article d’Anne-Aël Durand, Le Monde, 14 avril 2016.